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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/546

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BEETHOVEN

Elle ouvre les portes à la puissante Reprise, où le grand motif, en octaves, prend possession de quatre étages du clavier, dans un unisson qui réclame de l’exécutant la plénitude de l’énergie.

Nous reprenons le chemin déjà frayé, mais l’intérêt en est redoublé par 1 intensité de l’écriture, qui s’enrichit de contrepoints passionnés, et par le retour de la haute plainte, en ut majeur, au lieu du mineur attendu. La déclamation en est plus abondante et moins résignée. Elle résiste, et elle insiste. Le débat s’entête et s’anime, par un sentier de modulations en fa mineur, qui ramène à l’u< mineur du motif impérieux, imposant sa volonté.

Mais au sommet de sa montée (mesure 146), pour la Coda, le flot s’arrête. Le motif seul cingle, comme un fouet, en quatre accords sf. staccato :

Le mouvement enragé se prolonge dans les accords qui suivent, assourdis, amortis, dimin. et legato. On y retrouve, entrecoupée, la ligne fatidique, de tierce ascendante et quarte diminuée descendante, dont le profil énergique commande tout le morceau :