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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/561

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

Mais l’espoir, ici, se crispe, tendu jusqu’aux notes les plus aiguës, tandis que la basse descend aux plus extrêmes profondeurs. Jamais l’écart des deux parties n’a été plus large. Les deux abîmes... Entre eux, l’âme est écartelée. La crise se passe dans la lumière voilée des pp. et des p., qu’un seul moment, troue le sj. du trille aigu sur ré-mi bémol (mesure 36), qui donne l’élan... Les deux parties distendues vont se rejoindre cependant et refaire leur harmonie, par une succession, fragmentée, de détentes, où la voix qui redescend de sa montée meurtrie rentre dans les traces de YArietta A Mais c’est sans force, en soupirant, en répétant la même phrase d’abandon, dans une suite de modulations, de mi bémol en ut mineur, en la bémol majeur : Il faut du temps encore à l’esprit, qui chancelle 1 2, pour retrouver la porte du grand motif assuré, dans le calme sans nuages de Y ut majeur 3.

C’est la Cinquième et dernière Variation. A son seuil, où la Quatrième heurte et hésite, répète son heurt, avant d’entrer,

1. Cf. les mesures 39-41 aux mesures 6-8. 2. Des chutes de quintes, à chaque temps ou contre-temps. 3. Toute cette grande page expressive a nécessité de longues esquisses, pour la cadence et le trille.