Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/574

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
556
BEETHOVEN

avec le grand bourgeois patricien de Francfort, Franz Brentano. Antonie était souvent souffrante ; et la légende — ou les souvenirs de l’octogénaire, confiés en 1867 à Ludwig Nohl — content qu’elle était des belles dolentes, dont Beethoven venait soulager la peine, en improvisant longuement au piano, et s’en allant, après, sans parler. Dans sa maison, à Vienne, descendit en 1810 sa belle-sœur Bettine ; et Beethoven l’y rencontra. En 1812, il composa un « petit trio en un morceau » (en si bémol majeur), a pour sa petite amie Maximiliane, » la fille d’Antonie et de Franz 1, — la même qui devait, neuf ans plus tard, recevoir la dédicace de l’op. 109. Entre 1812 et 1814, le couple Brentano quitta Vienne pour s’installer définitivement à Francfort. La maison du sénateur banquier Franz Brentano y fut un des centres les plus brillants de la vie mondaine et intellectuelle. Gœthe, qui en était un familier et visita les riches collections de peintures et de gravures du banquier, estimait hautement sa femme « Thoni », à qui il dédia l’édition de ses œuvres complètes.

A la différence de tant d’autres amis, partis de Vienne, qui disparurent de l’horizon de Beethoven, le zèle des Brentano pour lui ne se ralentit jamais. Le journal intime de Beethoven témoigne qu’ils lui prêtèrent de l’argent, 1. « Für seine kleine Freundin Maximiliane Brentano, zu ilirer Aufmunterung ira Clavierspielen. »

Maximiliane avait alors douze ans. Beethoven avait donc vu la mère et la fille, enfants ; et l’on comprend que plus tard, dans l’éloignement, leurs deux images se soient fondues en son souvenir.