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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/596

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BEETHOVEN

publication intégrale, qu’a entreprise des Gesprâchtshefte, Walther Nohl. Elle en est restée, depuis 1923, à ses débuts ; et l’on ne sait quand elle pourra enfin s’effectuer, faute de souscripteurs qui s’intéressent, dans le Troisième Reich, au chantre suspect d’Egmont et de YOde à la Joie. Nous pou- * 2L’unique demi-volume (Erster Halbband), qu’en a publié intégralement, à l’heure actuelle, Walther Nohl (Allgemeine Verlagsanstalt München, 1923), contient huit cahiers, de mars 1819 à mars 1820. D’autre part, il existe aussi, à la Bibliothèque d’Etat de Berlin, un manuscrit, dit Manuscrit Fischhoff, où un inconnu a copié hâtivement, non sans fautes, des carnets de notes intimes de Beethoven, entre 1812 et 1818. Albert Leitzmann en a publié le texte allemand, dans le second volume de son excellent ouvrage documentaire : « Ludwig van Beethoven » (Insel Verlag, 1921) ; et les éditions Corréa, à Paris, en ont donné, en 1936, une traduction française, sous le titre : « Carnets intimes ». Malheureusement, cette traduction est fort peu exacte, et e le est incomplète. Sans aucune indication de ce qu’elle supprime, elle a fait un choix, d’où se trouvent exclus, on ne sait pourquoi, certains des propos les plus caractéristiques. Sa valeur documentaire s’en trouve très diminuée. Il y a profit à se reportez au texte allemand de l’édition Leitzmann.

(a) Un Konversationsliefi de 1818, donc antérieur à ceux de Berlin, est conservé au Beethovenkaus de Bonn, qui l’a analysé, dans le 6me fascicule de ses Verôfjenllichungen. Il est d’ailleurs d’intérêt médiocre, à part quelques notes rapides qui semblent se rapporter à l’eleison de la Missa Solernnis. 2. Le seul, à ma connaissance, qui en ait fait, en France, un emploi assez étendu, est Arsène Alexandre, dans sou volume affublé d’un titre trop romanesque : « Les années de captivité de Beethoven », publié en 1927, aux imprimeries des Presses universitaires de France (nouvelle édition, Alcan, 1936). Dans des lectures hâtives à la Bibliothèque de Berlin, il a su glaner intelligemment une gerbe de notations pittoresques sur une douzaine de sujets choisis de la vie de Beethoven. Mais le livre, agréable à lire, est historiquement insuffisant. Quant aux fragments qu’on a donnés et qu’on redonnera probablement, de temps à autre, dans la presse, de quelque soi-disant « Journal inédit de Beethoven », on ne saurait être trop méfiant. Certains grands