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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/597

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

vons du moins, pour notre étude, bénéficier du seul volume, actuellement publié, des années 1819-1820. Il nous permet d’en extraire les éléments d’un vivant portrait de Beethoven et de son cercle intime, à l’époque où il écrivait la Missa Solemnis.

Les entretiens avaient lieu, tantôt chez Beethoven, dans l’appartement en désordre, dont la clef souvent restait sur la porte 1, — tantôt dans un lieu public, d’ordinaire dans une Weinstube (débit de vin, ou restaurant). Ce n’était pas, en ce dernier cas, très prudent : car Beethoven parlait fort, et il y avait toujours des oreilles à l’affût. On voit parfois qu’il s’en inquiète * 1 2. Mais le plus souvent, il journaux parisiens ont récemment présenté, avec impudence, sous ce titre faux, une inénarrable ratatouille de morceaux archi-connus, arrachés au Testament de Heiligenstadt, aux lettres, aux entretiens, vrais ou faux, depuis longtemps publiés : le tout, recuit ensemble et romancé. On n’a jamais abusé plus effrontément de l’ignorance des lecteurs.

1. Un jour, le visiteur le trouve dormant, et d’un si beau sommeil qu’il s’en va sur la pointe des pieds, laissant un mot écrit, sans l’éveiller :

— « Vous dormez si doucement (sanft) que je ne veux pas vous éveiller. Demain, nous nous verrons... » (Konversationshefte, éd. W. Nolil, p. 160, f. 306, novembre 1819).

2. Beethoven : — « Est-ce que ces messieurs entendent ce que je vous dis ? »

— « Non, vous parlez doucement. » [Ibid., p. 164, f. 38 a), b), novembre 1819).