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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/601

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

encore qu’une place de second plan, bien qu’il connût Beethoven depuis 1815 ; il ne devait qu’en 1822 devenir son Eckermann, son secrétaire intime (sans traitement) ; et il se consacra dès lors à la musique, comme premier violon au Théâtre Josephstadt, Mais avant 1820, il était juriste, et il fut clerc dans l’étude du Dr Bach. — On trouve assez souvent, parmi les partenaires, non de repas (car sa santé était délicate, et il ménageait son estomac), mais d’entretiens, et parmi les conseillers d’affaires de Beethoven, l’intelligent et fin Franz Oliva, qui avait été en 1811 le messager de Beethoven auprès de Goethe, à Weimar. Il était employé à une maison de commerce, où il travaillait du matin au soir ; et cependant, il s’occupait, avec goût et assiduité, d’art et de lettres, de philologie et de musique. Il devait quitter le cercle de Beethoven, en 1820, pour s’établir en Russie, où il se maria.

Le plus original de la compagnie était, sans doute, August Friedrich Kanne 1, qui n’eût pas été déplacé dans le cercle * II1. Sur Kanne, voir un article dans la revue : « Der Bar », Jahrbuch Breitkopf u. Hârtel, 1927, p. 42-53.

Kanne avait été Kapellmeister de l’opéra allemand de Presbourg-II écrivit et fît représenter plusieurs opéras, dont le poème et la musique étaient de lui (le plus connu fut un Orpheus, en 1807). I ! composa aussi paroles et musique d’une cantate : « Frankreich und Oester. reich » (1809-1810), pour le mariage de Napoléon avec Marie-Louise. Celle-ci avait lu le texte et s’en était dite charmée. -— Der Bar publie, en fac-similé, un programme cle concert des œuvres de Kanne, dirigées par lui, et il reproduit une longue lettre, intéressante et pathétique, où le malheureux homme supplie l’éditeur Breitkopf de l’aider à sortir d’un milieu où son génie étouffe.

Le mot de génie ne semble pas exagéré. Mais les circonstances