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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/603

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

l’ours prend mal la plaisanterie. Peters se fait le Pandarus L Il offre même (histoire de rire !) sa femme à Beethoven, pendant un voyage 1 2. Il est souvent question aussi d’une Madame Putiphar, appartenant au monde ou au demimonde de Vienne, qui est preste à enlever le manteau à tous les Joseph de bonne volonté, et qui fait des agaceries à Beethoven 3.

Bref, Beethoven était bien pourvu de potins sur la chronique secrète et scandaleuse de Vienne 4. 1. Il lui propose pour maîtresse, sinon pour femme, une veuve qu1 l’aime et qui voudrait l’épouser (ibid., p. 172, octobre 1819). Ailleurs, une fille d’auberge :

— « La fille « bel der Birne » n’était pas mal. Je vous la procurerai. » (Die werd’ich für Sie kuppéln.)

Mais Beethoven sans doute est furieux, et le rembarre. Car Peters dit :

— « Fous méprisez tout ! » (Sic verachten ailes.) (Ibid., p. 205, nov.déc. 1819).

Et après qu’il est sorti de la chambre, Beethoven continue à bougonner contre lui. Schindler prend la défense du Hofrat ; — « C’est vrai qu’il bavarde beaucoup ; mais il est bien disposé pour vous. » (Ibid., p. 206).

2. Ibid., p. 347.

3. « Die schône Frau », Fr. v. Janitschek, qui « demande, à tout instant, après vous » (p. 308). Peters raconte qu’elle lui a enlevé le manteau, comme à Joseph la Putiphar. Et il ajoute : — « Vous aussi, vous devez avoir couché avec elle » (p. 331, février 1820). — Cette gaillarde, qui fait des imbroglios à un bal masqué (p. 324-5), était en relations mondaines avec une des Thérèse de Beethoven (la Malfatti) : ce qui en dit assez long, sur celle-ci.

4. Dans le nombre, des histoires romanesques qui ne manquent pas de couleur locale, comme cette turquerie tragique, que conte Peters :

« Il y a deux ans, une comtesse connue à T icnne a fuit passer pour