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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/620

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BEETHOVEN

d’hui les terribles combats autour de Madrid et de Bilbao partagent l’Europe en deux camps. On voit, par les Cahiers de Conversations, combien l’insurrection d’Andalousie 1 donne de soucis à Metternich1 2 et enthousiasme la jeunesse. Les étudiants boivent à la santé des insurgés 3. La Sainte-Alliance s’apprête à les écraser. Les amis s’inquiètent du rôle que pourrait jouer l’Autriche dans la contre-révolution... « IJ Angleterre a refusé son aide au roi (d’Espagne). Les Autrichiens ne doivent pas accorder la leur » 4. On pressent l’intervention française. Et les Bourbons sont abhorrés 5. Aucun mouvement important d’Europe, qui n’ait son écho dans la maison de Beethoven ! Que l’on compare son intérêt pour la politique 6, avec l’indifférence que Goethe témoigna à la Révolution de 1830 ! 7

Ce n’était pas l’esprit de badauderie, que satisfait sans risques, aujourd’hui, la lecture des journaux. La curiosité politique et le libre jugement avaient, dan9 ce temps et dans 1. P. 332, janvier 1820.

2. P. 337, janvier 1820.

3. P. 429 et suiv., mars 1820.

4. Ibid.

5. P. 338, p. 351, février 1820. — Une des connaissances de Bernard « hait les Bourbons ; il a, dit-il, compris la nécessité que la France ne les ait plus pour maîtres » (ibid.).

6. On lui disait, pour le flatter : —- « Vous êtes un diplomate, un Talleyrand » (p. 419, mars 1820). Et sans doute, il n’en était pas dupe, il en riait ; mais tout de même, il y trouvait plaisir. 7. Goethe publiait, en ces années, son Westôstlicher Divan (1819), — en 1821 la première partie des Tl ilhelm Meisters U anderjahre. Schopenhauer avait donné, en 1819, Die TT elt als TV ille und T orstcllung. Les Gedichte de Heine allaient paraître, en 1822.