— « Ertragung — Ergebung — Ergebung !… » — « Supporte, accepte, accepte !… Ainsi, nous gagnons encore dans la pire misère, et nous nous rendons dignes que Dieu nous pardonne nos fautes !…[1] ».
Ce consentement au destin… Imagine-t-on ce qu’à un Beethoven il a pu coûter !… Aimer le destin… Amor Fati… Oui, le Beethoven de l’Eroica et de la Symphonie en ut mineur y consentait, à condition que le destin le menât là où il voulait, à la victoire et aux triomphes éclatants. Il se faisait fort de « le prendre à la gueule », et de le plier à sa volonté… Mais à présent ! il est vaincu dans sa vie, il ne se fait pas d’illusion, c’est un destin de défaite qui lui échoit, et qu’il lui faut « supporter et accepter… » — « Vidi malum et accepi…[2] »
Et le pire, c’est que ce mal — (il est sincère !) — ne vient pas seulement du dehors, il vient de soi, de sa nature. Alors, il se tourmente pour le mal que lui-même il a fait. Cette femme détestée qui lui dispute « son fils » (leur fds à tous les deux), il se rappelle avec douleur la cruauté dont il a usé envers elle. Après l’avoir tant de fois outragée, il supplie Dieu de la bénir :
- ↑ « So gewinnen wir nach bcim hôchslen Etend und machen uns würdig dass Gott unsre Fehler verzeiht. » (Mss. Fischholff, 1816).
- ↑ Citation de Pline, qu’il insère dans son Journal : Il y inscrit
aussi ces vers de Zacharias Werner :
- « Ergebung in den ungebeugten Willen
- des eisernen Geschickes, Gehorsam und Entsugung. »
(Acceptation de iinflexible volonté du Destin de fer, soumission et renoncement…)