d’amour sans emploi ! Comme tout amour, il ne donne pas seulement, il prend, et il n’attend pas qu’on lui donne…[1]
— « En mille cas, K. (Karl) peut t’être le sauveur, dans la vie ordinaire…[2] ».
Voici donc ce gamin de dix ans, investi du bien lourd privilège de soutenir son vieux tuteur ! Si on avait pu le lui faire comprendre, il est probable qu’il eût dit : — « Grand merci ! »
Mais puisqu’il est, nolens volens, le « Helfer », le « Kleinod » de Beethoven, tout, dans la vie de Beethoven, est désormais commandé par la pensée de ce petit.
— « Laisser opéra et tout, écrire seulement pour ton orphelin ! Et puis, une cabane, où terminer ta malheureuse vie !…[3] ».
Et tout de suite après :
— « Pour vivre et pour demeurer, une maison dans le faubourg (Vorsladt). À la campagne, cela ne va pas bien avec Karl. »
— « Dieu ! à mon secours ! (Gott helfe !…) Exauce ma supplication de vivre, à l’avenir, seulement ensemble avec mon Karl !…[4] ».
— « Travaille, l’été, pour le voyage ! Ainsi seulement tu
- ↑ Il se préoccupait pourtant de la pensée « qu’on le tînt pour un tyran » de son neveu. — « Ce que nul ne pouvait croire », écrit Fanny, « quand on voyait comment le petit le turlupinait, grimpait sur lui, le jetait presque hors de sa chaise… » (Journal de 1816-1817).
- ↑ Manuscrit Fischhoff, 1816.
- ↑ « Opern und ailes sein lassen, nur für deine Waise schreiben ! Und dann eine Hütte, wo du das unglüchliche Leben beschliessest ! » (ibid.).
- ↑ Manuscrit Fischhoff, 1817.