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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/99

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

non pas que je la craigne pour moi ; mais pour mon pauvre Karl, je meurs trop tôt ». — Quand vient le voir Karl von Bursy, le 31 mai 1816, Reethoven se plaint de sa mauvaise santé et convient que « depuis longtemps il n’a plus rien composé de nouveau ». Il n’est question, pour lui, que de l’avenir de son neveu. — Mêmes plaintes, en juillet, dans une lettre à l’archiduc : il parle de l’état de sa poitrine (Brustzustand), qui ne s’améliore pas, malgré les soins médicaux. La menace, depuis six mois suspendue, fond sur lui, à Raden, au début d’octobre 1816. Deux lettres, de novembre 1816 à l’archiduc, du 19 juin 1817 à la comtesse Erdödy[1], donnent tous les détails sur le catarrhe inflammatoire (Entzündungs-Katharr), qui s’est déclaré, le 6 octobre[2] et qui a mis sa vie en danger, depuis le 15 octobre. Il doit garder le lit, puis la chambre, pendant des mois. Mais comment se soigne-t-il ! Au plus fort de l’hiver, le 26 décembre, il a commis l’imprudence[3] d’aller diriger sa Symphonie en la, à un concert dans

  1. Dans une autre lettre du 15 juillet 1817 à Wilhelm Gerhard, il dit qu’il souffre d’une maladie continue depuis près de quatre ans, qui l’empêche souvent de répondre aux lettres ; mais cette maladie s’est aggravée depuis octobre 1816.
  2. Évidemment, à la suite de son retour précipité de Baden à Vienne, en pleine maladie.
  3. Ce n’est pas la seule. Une lettre à l’archiduc, du même temps (Kalischer, no 625, t.III, p. 137), s’excuse avec embarras : il avait écrit au prince qu’il ne pouvait sortir pour aller le voir ; or, un messager du prince est venu et ne l’a pas trouvé au logis. Beethoven explique qu’il a été dans l’obligation de sortir pour dîner, « da ich keine Haushaltung habe » (car je n’ai pas de ménage)* — et qu’à la suite de cette sortie, il a été repris d’un fort catarrhe aigu. — Le 7 juillet 1817, il écrira à Nanette que, la veille, revenant de Vienne à Nussdorî, par un temps