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LES DERNIERS QUATUORS

tous les auditeurs. C’est un perpétuel chassé-croisé d’ombres et de lumières, un ciel d’automne capricieux, où le soleil rit entre les nuées. S’il ne connaît pas de grands orages, on dirait que leurs échos affaiblis meurent au seuil, et que l’esprit y tend l’oreille, avec un mélange de regrets et d’ironie, de mélancolie et de bonne humeur.


    gieuse résignation. — Très caractéristique de l’émotion intérieure, que domine le calme imposant de l’oraison, est le court hoquet, si expressif, qui se fait entendre par trois fois, — deux fois, au « tombé » de la première césure :

    (mes. 3 et 51)

    [partition à transcrire]

    la troisième fois, sur la césure finale et prolongée :

    [partition à transcrire]

    À titre de curiosité, et sous toutes réserves, j’indique un Essai médical du Dr L. Niemack : Herzschlag und Rhythmus, (ein Versuch dem Verständnis von Beethovens Werken durch das Studium seiner Ohren und Herzkrankheit näher zu kommen), — publié dans la revue Die Musik, en 1907-8, YII Jahr, Heft 13.

    Le Dr Niemack voit dans la Cavatina du quatuor les battements de cœur d’un artériosclérotique, sous le coup d’une angine de poitrine (Herz-Beklemmung… Cf. le mot : « Beklemmt », inscrit par Beethoven). Il diagnostique chez Beethoven un précoce durcissement des artères, accompagné de défaillances du cœur, tantôt précipité, tantôt qui flanche. Et ces pénibles écarts du pouls causent des bruits rythmiques et bourdonnants ou sifflants, qui devaient affecter gravement la sensibilité de Beethoven.