Page:Rolland - Colas Breugnon.djvu/230

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corps, en m’inondant le giron de ses pleurs et meuglant. Je n’y comprenais rien, je disais :

— Eh ! là donc ! à qui est-ce que tu en as ! Veux-tu bien me lâcher ! On se mouche, sacré !… avant de vous embrasser.

Mais au lieu de cesser, me tenant enlacé, comme le long d’un prunier, il se laisse glisser à mes genoux, par terre, et pleure de plus belle. Je commence à m’inquiéter :

— Allons donc, mon petit gars ! Relève-toi ! Qu’est-ce que tu as ?

Je le prends par les bras, je le soulève… houp, là !… et je vois qu’il avait une main emmaillotée, qui saignait au travers des chiffons, ses habits en guenilles et ses sourcils brûlés. Je dis (j’avais déjà oublié mon histoire) :

— Drôle, tu as encore fait une sottise ? Il gémit :

— Ah ! maître, j’ai tant de peine !

Je l’assieds près de moi, sur un talus. Je dis :

— Parleras-tu ?

Il crie :

— Tout est brûlé !

Et de nouveau, les grandes eaux se mettent à couler. Alors donc, je compris que tout ce gros chagrin, c’était à cause de moi, c’était pour l’incendie ; et je ne peux pas dire le bien que cela me fit.

— Mon pauvre petit, je réplique, c’est pour cela que tu pleures ?

Il reprit (il croyait que je n’avais pas saisi) :

— L’atelier