Page:Rolland - Colas Breugnon.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Vous a-t-on pris vos chausses, que vous restez chambrés ?

Mais au lieu de répondre, ils demandaient :

— Breugnon, dans les rues, en venant, qui as-tu rencontré ?

— Idiots, qui voulez-vous, dis-je, que je rencontre, puisque vous êtes tous au nid ?

— Les brigands.

— Les brigands ?

— Ils pillent, brûlent tout.

— Où cela ?

— En Béyant.

— Allons les arrêter ! Qu’avez-vous à rester dans votre poulailler ?

— Nous gardons la maison.

— La meilleure façon de garder sa maison, c’est de défendre celle des autres.

— Le plus pressé d’abord. Chacun défend le sien.

— Je connais le refrain : « J’aime bien mes voisins, mais je n’ai cure d’eux » … Malheureux ! Les brigands, vous travaillez pour eux. Après les autres, vous. Chacun aura son tour.

— Monsieur Racquin a dit qu’en ce danger, le mieux était de rester coi, faire la part du feu, en attendant que l’ordre soit rétabli.

— Par qui ?

— Par M. de Nevers.

— D’ici là, sous le pont il coulera de l’eau. M. de Nevers a ses affaires. Devant qu’il pense aux vôtres, vous serez tous brûlés. Allons, enfants, venez ! Il n’a droit à sa peau, qui ne la défend !