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Jean-Christophe

— Ah ! dit Christophe.

Et, après un moment :

— Tu ne m’en avais pas parlé.

— Il habite à Rheinbach.

— Est-ce que tu le vois souvent ?

— Il vient quelquefois ici.

— Et toi, est-ce que tu vas aussi chez lui ?

— Des fois.

— Ah ! répéta Christophe.

Otto, qui n’était pas fâché de détourner la conversation, fit remarquer un oiseau, qui donnait des coups de bec dans un arbre. Ils parlèrent d’autre chose. Dix minutes après, Christophe reprit brusquement :

— Est-ce que vous vous entendez ensemble ?

— Avec qui ? demanda Otto.

(Il savait parfaitement avec qui.)

— Avec ton cousin ?

— Oui. Pourquoi ?

— Pour rien.

Otto n’aimait pas beaucoup son cousin, qui le harcelait de mauvaises plaisanteries. Mais un instinct de malignité bizarre le poussa à ajouter, après quelques instants :

— Il est très aimable.

— Qui ? demanda Christophe.

(Il savait très bien qui.)

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