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LA FOIRE SUR LA PLACE

milieu d’étudiants. Ils se saluèrent gravement. À personne elle ne parlait de lui. Il y avait dans le fond de son âme une petite province sacrée, quelque chose de beau, de pur, de consolant.

Ainsi, Christophe commençait à exercer par sa seule présence, par le seul fait qu’il existait, une influence apaisante et fortifiante. Partout où il passait, il laissait inconsciemment une trace de sa lumière intérieure. Il était le dernier à s’en douter. Il y avait près de lui, dans sa maison, des gens qu’il n’avait jamais vus, et qui, sans s’en douter eux-mêmes, subissaient peu à peu son rayonnement bienfaisant.