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LES AMIES

ses aventures sentimentales. D’autres se servaient de lui pour dire du mal de tel ou tel. Quand Olivier rentrait, il trouvait Christophe tout penaud.

— Encore quelque bêtise ? demandait-il.

— Toujours, disait Christophe, atterré.

— Tu es donc incorrigible !

— Je suis bon à enfermer… Mais cette fois, je te jure, c’est la dernière fois.

— Oui, oui, jusqu’à la prochaine…

— Non, cette fois, c’est fini.

Le lendemain, Christophe triomphant dit à Olivier :

— Il en est venu encore un. Je l’ai fichu à la porte.

— Il ne faut pas exagérer, dit Olivier. Sois prudent avec eux. « Cet animal est très méchant. » Il vous attaque, quand on se défend… Il leur est si facile de se venger ! Ils tirent parti des moindres mots qu’on a dits.

Christophe se passa la main sur le front :

— Ah ! bon Dieu !

— Qu’est-ce qu’il y a encore ?

— C’est que je lui ai dit, en fermant la porte…

— Quoi donc ?

— Le mot de l’Empereur.

— De l’Empereur ?