Aller au contenu

Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 2.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vailleurs, pour s’arracher le pain, les miettes tombées de la table des riches ou du Crésus ladre, l’État… C’est la grande misère. Plus sensible chez les femmes. Surtout chez celles de ce temps. Car elles se montraient incapables encore de s’organiser. Elles en restaient à l’état de la guerre primitive, un contre un ; au lieu d’associer leurs peines, elles les multipliaient…

Annette, se raidissant, avec le cœur qui saignait et, malgré tout, aux yeux une flamme de joie, marchait, soutenue dans son ingrate tâche, par la nouveauté de la tâche, la force à dépenser, — et la pensée de son petit, qui l’illuminait, tout le jour.