« Les étudiants apportent leur offrande de sacrifice, à quoi ? Non pas à une éducation plus complète, mais à la Non-éducation… Je me souviens que, durant le premier mouvement Swadeshi[1], une foule de jeunes étudiants vinrent me voir ; ils me dirent que, si je leur commandais de quitter leurs écoles et leurs collèges, ils m’obéiraient sur-le-champ. Je refusai énergiquement, et ils s’en allèrent irrités, doutant de la sincérité de mon amour pour ma mère-patrie. »[2]
Or, précisément en ces jours de printemps 1921 où Tagore apprenait avec déplaisir qu’on venait de boycotter dans l’Inde les études anglaises, il avait, à Londres même, un exemple agressif de ce nationalisme intellectuel ; à la conférence d’un professeur anglais, qui était son ami, Pearson, des étudiants indiens se livrèrent à des manifestations inconvenantes. Tagore s’indigne. Dans une lettre au directeur de Santiniketan, il flétrit cet esprit d’intolérance mesquine. Il en rend responsable le mouvement de Non-coopération. — Gandhi répond à ces blâmes[3]. Tout en faisant ses réserves sur la valeur