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siège de Paris, causant dans son jardin avec ses amis Linus, grand voyageur, Musée, premier doyen de la Faculté de Médecine et l’écrivain Orphée, — les yeux encore remplis des images terribles qu’ils venaient de voir dans les rues — (pauvres gens morts de faim, femmes criant que les lansquenets mangeaient des enfants près du Temple) — ils tâchent d’élever leur esprit douloureux aux cimes d’où l’on embrasse la pensée des siècles, et où l’on fait le compte de ce qui survit à l’épreuve. Relisant ces Dialogues, pendant les années de guerre, je me suis senti plus d’une fois bien proche du bon Français qui écrivait :

« C’est faire tort à l’homme qui est né pour tout voir et tout connaître, de l’attacher à un endroit de la terre. Toute terre est pays à celui qui est sage… Dieu nous baille la terre à jouir à tous en commun : à la charge d’être gens de bien… »

Paris, mai 1920.
R. R.