Page:Rolland Clerambault.djvu/165

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suis. Au secours ! Aidez-moi ! Rejetez ce mensonge ! Est-ce pour nous que se livrent ces combats entre États, ce brigandage de l’univers ? De quoi avons-nous besoin ? La première des joies, la première des lois, n’est-elle pas celle de l’homme, qui, pareil à un arbre, monte droit et s’étend sur le cercle de terre qui est à sa mesure, et par sa libre sève et son calme labeur voit sa multiple vie, en lui et en ses fils, patiemment s’accomplir ? Et qui donc d’entre nous, frères du monde, est jaloux pour les autres de ce juste bonheur, voudrait le leur voler ? Qu’avons-nous à faire de ces ambitions, de ces rivalités, de ces cupidités, de ces maladies d’esprit, que des blasphémateurs couvrent du nom de patrie ? La patrie, c’est vous, pères. La patrie, c’est nos fils. Tous nos fils. Sauvons-les !