Page:Rolland Clerambault.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

.

Clerambault reconduisait Daniel jusqu’à la porte de l’appartement, lorsque Rosine rentra. Elle eut, en voyant le visiteur, un mouvement de surprise ravie. Le visage de Daniel s’éclaira aussi ; et Clerambault remarqua l’animation joyeuse des deux jeunes gens. Rosine invita Daniel à revenir sur ses pas, pour reprendre l’entretien. Daniel fit mine de rentrer, hésita, refusa de se rasseoir, et, prenant une expression contrainte, il allégua un vague prétexte qui l’obligeait à partir. Clerambault, lisant dans le cœur de sa fille, insista amicalement pour qu’il revînt du moins une fois avant la fin de sa permission. Daniel, gêné, dit non, d’abord, puis oui, sans prendre d’engagement ferme, et finalement, pressé par Clerambault, il fixa un jour, et prit congé, d’une façon un peu froide. Clerambault rentra dans son cabinet et s’assit, Rosine restait debout, immobile, absorbée, l’air peiné. Clerambault lui sourit. Elle vint l’embrasser.

Le jour fixé passa, Daniel ne revint pas. On l’attendit encore le lendemain et le surlendemain. Il était reparti