Page:Rolland Clerambault.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

.

Mais ceux qui l’entouraient n’en avaient nul profit. Mme  Clerambault ne récoltait de la lutte que les désagréments, une animosité générale, qui finissait par se faire jour jusque chez les petits fournisseurs du quartier. Rosine dépérissait. Sa peine de cœur, qu’elle tenait secrète, l’étiolait en silence. Si elle ne se plaignait point, sa mère le faisait pour deux. Elle associait dans une égale amertume les sots qui lui faisaient des affronts et l’imprudent Clerambault qui les lui valait. C’étaient, à chaque repas, des reproches maladroits, pour l’amener à se taire. Rien n’y faisait : blâmes muets ou bruyants glissaient sur Clerambault ; sans doute, il était contrit ; mais il s’abandonnait à l’ardeur de la lutte ; un égoïsme inconscient et un peu enfantin lui faisait écarter ce qui contrariait ce plaisir nouveau.

Les circonstances vinrent en aide à Mme  Clerambault. Une vieille parente, qui l’avait élevée, mourut. Elle habitait en Berry et léguait aux Clerambault sa petite propriété. Mme  Clerambault utilisa son chagrin, pour