Page:Rolland Clerambault.djvu/286

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Ces jeunes gens ne lui marchandaient pas le leur. Et ils s’étonnaient que Clerambault ne montrât pas plus de chaleur pour la nouvelle idole qui leur venait du Nord : la Dictature du Prolétariat. Ils ne s’embarrassaient pas de scrupules timorés et de demi-mesures pour rendre le monde heureux, à leur façon, — si ce n’était à la sienne. Ils décrétaient d’emblée la suppression de toutes les libertés qui pouvaient leur être opposées. La bourgeoisie déchue était privée du droit de réunion, du droit de vote, du droit de presse

— Fort bien ! disait Clerambault. À ce compte, elle deviendra le nouveau prolétariat. L’oppression change de place.

— Ce ne sera que pour un temps. La dernière oppression qui tuera l’oppression.

— Oui, toujours la guerre pour le Droit et pour la Liberté ; toujours la dernière guerre, qui doit tuer la guerre. En attendant, elle ne s’en porte que mieux ; et le Droit, comme la Liberté, sont foulés aux pieds.

Ils protestaient, indignés, contre la comparaison.