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Page:Rolland Clerambault.djvu/321

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Mme Clerambault n’avait pas l’esprit d’une Romaine — ou de cette fière Israélite, dans l’affaire célèbre qui divisa la France, il y a quelque vingt ans — que l’injustice publique, liguée contre le mari, liait plus étroitement à lui. Elle avait le respect instinctif et peureux de la bourgeoisie française pour la justice officielle. Bien qu’elle eût toutes les raisons de savoir que l’inculpation de Clerambault était sans fondement, être inculpé lui paraissait un déshonneur, dont elle se sentait éclaboussée. Elle ne le supporta pas en silence. En réponse à ses reproches, Clerambault prit, sans le faire exprès, l’attitude la plus propre à l’exaspérer. Au lieu de riposter, ou du moins de se défendre, il disait :

— Ma pauvre femme !… Mais oui, je te comprends… C’est malheureux pour toi… Mais oui, tu as raison…

Et il attendait que la douche fût finie. Cette acceptation démontait Mme Clerambault, qui enrageait de ne pas trouver prise ; elle savait parfaitement que, tout