Page:Rolland Handel.djvu/120

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Hændel ne tarda pas à sentir l’imprudence qu’il y avait pour lui à lutter sur le terrain italien. Sa supériorité était dans les chœurs : il chercha à les introduire dans l’opéra, d’après le modèle de la France.

La situation s’était encore assombrie pour lui, à la suite du départ de sa meilleure protectrice, la princesse Anna, sœur du prince de Galles[1]. Après avoir compromis Hændel par la passion qu’elle avait mise à le défendre, elle le laissa aux prises avec les ennemis qu’elle lui avait faits : elle quitta l’Angleterre, en avril 1734, pour suivre en Hollande son mari, le prince d’Orange[2].

    près Hambourg, et mourut le 16 décembre 1783, à Venise. Il vint à Londres en octobre 1734, et y donna son Artaserse, qui fut joué jusqu’en 1737. On joua aussi en Angleterre son Siroe (1736) et deux intermezzi comiques. — Je n’insiste pas sur lui : car sa vie et son art sortent un peu du cadre de cette étude. Malgré les efforts des ennemis de Hændel, Hasse évita toujours de se poser en rival de son grand compatriote, et leur art est resté indépendant l’un de l’autre. Je me réserve d’étudier longuement, ailleurs, l’œuvre de cet artiste admirable, pour qui la postérité a été plus injuste encore que pour Porpora : car personne n’eut jamais, à son degré, le sens de la beauté mélodique ; et, dans ses meilleures pages, il est l’égal des plus grands.

  1. Elle était l’élève et l’amie de Hændel. Excellente musicienne, elle dirigeait l’orchestre, aux concerts publics qu’elle donnait, chaque soir, en Hollande.
  2. Hændel composa, pour le mariage de la princesse Anna, le Wedding Anthem (14 mars 1734), qui est un pasticcio d’œuvres anciennes, surtout d’Athalia. Il donna aussi, pour les fêtes du mariage, la Serenata Parnasso in festa, et un remaniement du Pastor fido, avec chœurs.