Page:Rolland Handel.djvu/209

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quatre[1]. Les altos sont parfois divisés en deux, le deuxième étant renforcé par le troisième violon ou les violoncelles[2]. Et en revanche, Hændel, quand il le juge préférable, réduit ses forces instrumentales, supprime l'alto et le second violon, que remplace le clavecin. Tout son art de l'orchestre est dans le juste instinct d’équilibre et d’économie qui sait, avec des moyens très réduits, en ménageant certaines couleurs, obtenir des impressions aussi puissantes, quand ces couleurs apparaissent, que nos musiciens d’aujourd’hui, avec leur palette surchargée[3]. Rien n’est donc plus important, si l'on veut rendre exactement cette musique, que de ne point changer l'équilibre des proportions de l’orchestre, sous prétexte de l'enrichir et de le moderniser. Le pire défaut serait de lui enlever, par une surcharge inutile de couleurs, sa souplesse de nuances qui est son charme principal.

On s’imagine trop volontiers que la nuance

  1. Pour le chant de l’ange.
  2. Dans Saul, « viola II per duoi violoncelli ripieni. » — Voir Volbach, ibid.
  3. Étudier, à ce point de vue, la progression des moyens instrumentaux, si simples, de la Fête d’Alexandre, où sont employés d’abord 2 hautbois avec les cordes, puis apparaissent successivement 2 bassons (air n° 6), 2 cors (air n° 9), 2 trompettes et timbales (2e  partie), et, pour finir, avec l'apparition éthérée de sainte Cécile, 2 flûtes.