teur grec. Guidé par Politien, « qui l’aimait fort », il sculpta le Combat des Centaures et des Lapithes.[1]
Ce bas-relief orgueilleux, où régnent seules la force et la beauté impassibles, reflète l’âme athlétique de l’adolescent et ses jeux sauvages avec ses rudes compagnons.
Il allait à l’église du Carmine dessiner les fresques de Masaccio, avec Lorenzo di Credi, Bugiardini, Granacci, et Torrigiano dei Torrigiani. Il ne ménageait pas les railleries à ses camarades, moins habiles que lui. Un jour, il s’attaqua au vaniteux Torrigiani. Torrigiani lui écrasa la face d’un coup de poing. Il s’en vantait plus tard : « Je fermai le poing, racontait-il à Benvenuto Cellini ; je le frappai si violemment sur le nez, que je sentis les os et les cartilages s’écraser, comme une oublie. Ainsi, je l’ai marqué pour toute sa vie. »[2]
Le paganisme n’avait pas éteint la foi chrétienne de Michel-Ange. Les deux mondes ennemis se disputaient son âme.
En 1490, le moine Savonarole commença ses prédications enflammées sur l’Apocalypse. Il avait trente-sept ans. Michel-Ange en avait quinze. Il vit le petit et frêle prédicateur, que dévorait l’Esprit de Dieu. Il fut glacé d’effroi par la terrible voix qui, de la chaire du
- ↑ Le Combat des Centaures et des Lapithes est à la casa Buonarroti de Florence. Du même temps est le Masque du faune riant, qui attira à Michel-Ange l’amitié de Laurent de Médicis ; et la Madone à l’Escalier, bas-relief de la casa Buonarroti.
- ↑ C’était vers 1491.