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dont je parle, doivent être plutôt un divertissement, qu’une étude. Il faut les varier, les abréger, les interrompre quelquefois entiérement, pour prévenir l’ennui & le dégoût :[1] proposer à l’enfant de petites récompenses, & choisir celles qui font le plus de plaisir à cet âge : s’il est naturellement lent à apprendre, ne lui point faire de vifs reproches, & ne le point traiter durement, de peur qu’il ne se rebute, & qu’il ne porte dans un âge plus avancé la haine pour toute étude, dont il n’a senti que l’amertume dans son enfance, n’en pouvant pas comprendre encore l’utilité. Il faut au contraire l’exciter, l’encourager, le louer même pour peu qu’il réussisse : lui opposer quelque compagnon dont le succès & les louanges piquent son amour propre ; sur qui il se réjouisse de l’avoir emporté, & par qui il soit fâché d’avoir été vaincu. Ce sont là

  1. syllabas jungat ad praemium, & quibus illa ætas deliniri potest, munusculis invitetur. Habeat & in discendo socias, quibus invideat, quarum laudibus mordeatur Non objurganda est, si tardior sit, sed laudibus excitandum est ingenium, ut & vicisse gaudeat, & victa doleat. Cavendum inprimis ne oderit studia ; ne amaritudo eorum, præcepta in infantia, ultra rudes annos transeat. s. Hieron. lib. 2. Epist. 1. ad Laetam.