Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/129

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Je ne songeais pas à prévoir
Que tu serais à mon épreuve,
Et que ta volonté si neuve
Résisterait à mon pouvoir.

Tôt ou tard tu boirais mon philtre.
Graduel, en toi, jour par jour,
Descendrait le funeste amour
Comme un poison lent qui s’infiltre.

Ta tendresse dans l’amitié
Deviendrait beaucoup ma complice ;
Et quel joli tour de malice
De te prendre par la pitié !

Pour commencer, ma flatterie
Fut le miroir de tes attraits :
Or, pendant que je t’ingérais
Le goût de la coquetterie,