Page:Romains - Les Copains.djvu/246

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mites. Les copains, spontanément, prirent les places qui leur étaient habituelles dans leurs réunions, Huchon, Bénin, Lesueur, Lamendin vers le milieu de la table, Broudier, Omer et Martin sur les ailes.

Un vent déjà nocturne sortait des bois, et venait errer le long de la route. Et, parfois, toutes les branches ensemble faisaient un de ces murmures qui promettent tant au cœur. Puis le vent s’arrêtait, les branches se taisaient ; le foyer lui-même dans la maison paraissait s’amortir. Alors on n’était plus éclairé que par les étoiles ; on n’entendait plus qu’un grillon et qu’un rossignol.

Les copains mangèrent d’abord le saucisson, flanqué des sardines. Deux litres de Casse-Patte périrent dans ce premier choc.

Le troisième s’évanouit tandis que Huchon allait quérir les saucisses.

Elles se présentèrent attachées par couples, comme les gens d’une noce. On leur fit bien voir que ce n’était pas le moment de plaisanter.