sur les membres de l’ancienne Académie, par Mrs Montaiglon, Paul Mans, etc. (t.II, p. 142)[1].
Ni l’un ni l’autre de ces manuscrits n’est l’original écrit au jour le jour de la main de Rigaud, c’est évident. En ce qui concerne le manuscrit de la Bibliothèque des Beaux-arts, il n’y a pas de doute ; en effet nous y lisons à la date 1685 : « Quoique ce portrait soit placé ici dans le registre original il y a lieu de croire qu’il est plus ancien. » Ce manuscrit est donc une copie du registre original ou prétendu tel.
Pour le manuscrit de la Bibliothèque de l’Institut, je pourrais grouper un certain nombre de mentions dans lesquelles les dates et les titres donnés aux personnages cités ne concordent pas. Par exemple, en 1691 on a ajouté au nom du Prince de Danemark les mots « à présent roi » et il ne fut roi qu’en 1699. En 1699 le marquis de Ximénès est qualifié de « lieutenant général » et il n’obtint ce titre qu’en 1701. Et ainsi de suite. Ces diverses mentions rajeunissent singulièrement la rédaction de ce manuscrit.
Il a probablement été rédigé au moyen de notes antérieures par Rigaud lui-même, qui se met quelquefois en scène : « Fait un dessin de mon portrait, écrit-il en 1700 ; trois copies de mon portrait en 1701 ; retouché trois de mes portraits, quatre de mes portraits en 1704 ; une copie de mon portrait en 1705, etc. »
Il en est de même pour les comptes des collaborateurs de Rigaud ; ils ont été rédigés à l’aide de notes que ces peintres présentaient, on les a même parfois copiées textuellement puisque dans certains cas ce sont ces peintres eux-mêmes qui parlent : « Ebauché deux bustes, écrit La Penaye, dont il y en a un que j’ai ébauché deux fois, sur quoi j’ai mis cinq jours.
- ↑ Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale, par Dussieux, Soulier, Chennevières, Paul Mantz et Montaiglon. Paris, Dumoulin, 1854, 2 vol., in-8°.