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Page:Roman - Le Livre de Raison du peintre Hyacinthe Rigaud, 1919.djvu/15

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archevêque de Narbonne, gravé en 1738 par C.-F. Schmidt ; de Charles-Nicolas Taffoureau des Fontaines, évêque d’Alet, gravé par Chéreau ; du duc de Berry, gravé par Suzanne Sylvestre Le Moine, tous deux sans date ; enfin d’Elisabeth de Gouy, la propre femme de Rigaud gravé par Wille en 1743. On n’eût pas osé graver du vivant du peintre et sous son nom des portraits qui n’étaient pas son œuvre[1].

Un autre portrait gravé en 1744, un an après la mort de Rigaud, doit être classé dans la même catégorie, quoiqu’il n’en soit pas fait mention dans son Livre de raison ; c’est celui de Charles de Saint-Simon, évêque de Metz, dont l’original existe au musée de Grenoble. Il a été gravé par Daullé avec un arrangement différent dans les vêtements.

De plus, le Livre de raison énumère un certain nombre de copies dont les originaux ne sont pas indiqués à la place qu’ils devraient occuper. Ces oublis sont assez nombreux et plusieurs s’expliquent par ce fait que Rigaud avait peint un certain nombre de portraits gratuitement pour ses amis ou ses protecteurs, et n’avait nul intérêt, en conséquence, à les inscrire dans son livre de compte. Mais tous ne sont pas dans ce cas et ces oublis concernent parfois des personnages de la plus haute importance.

Ce sont, par exemple, le duc d’Antin dont des copies ont été faites dans l’atelier de Rigaud en 1710 et 1711, qui a été gravé par Audran, Chéreau et Tardieu, et dont des répétitions, peut-être même l’original, existent dans les musées de Versailles et de Châteauroux et autrefois existaient chez Mr Marcille ; Pierre de Bérulle,

  1. Après la mort de Rigaud, des graveurs, qui n’avaient pas travaillé pour lui de son vivant, lui ont attribué certains portraits qu’ils gravaient, pour en augmenter la valeur. De ce nombre sont : Charles Coffin, par Simonneau, après 1749 ; Mme de Lussan, par Fessard, en 1768 ; le poète Régnard, par Ficquet, en 1776, et par Tardieu, en 1820 ; le peintre Cipriani, par Earlon, en 1789 ; le poète Pradon, par Corot ; d’Herbelot, par Jacob ; le poète Chaulieu, par Rulmann ; Jean Bart, par Perrot. Ce dernier portrait surtout ne ressemble en rien aux œuvres authentiques de Rigaud.