souveraines et soixante-quatre cardinaux, archevêques ou évêques.
Il a été le peintre attitré des grands financiers, des contrôleurs généraux, de Law, de Samuel Bernard, des frêres Paris ; des fermiers généraux et de la plupart des grands manieurs d’argent qui tenaient à avoir leur portrait de la même main qui avait eu l’honneur de peindre celui du roi de France.
Il fut aussi le peintre préféré des dames à la mode dont il savait faire valoir les attraits en plaçant à leurs côtés une vieille ou un négrillon qui leur servaient de repoussoir. Les portraits de Mmes Pécoil et Neyret de Laravoie en Pomone et en Cérès, au milieu de frais bocages, eurent une vogue prodigieuse ; on en recherchait les répétitions comme on recherchait autrefois celles des tableaux de sainteté de certains maîtres italiens pour leur donner une place d’honneur dans les galeries.
Rigaud a peint aussi, et ce n'est pas la partie de son œuvre la moins intéressante pour nous, les peintres, les sculpteurs, les graveurs, les architectes, les poètes de son temps, Lebrun, Mignard, Sebastien Bourdon, Desjardins, La Fosse, Coyzevox, Simonneau. Boileau, La Fontaine. Fontenelle et plusieurs autres dont les portraits ont été presque tous popularises par la gravure.
Si on recherche quelles sont les régions de France pour lesquelles il a principalement travaillé, en dehors de Paris et de la cour, on constate qu'il a peint presque tous les personnages officiels du Roussillon, prélats, magistrats, officiers, administrateurs. C'est que, né a Perpignan, il avait toujours aimé son pays natal, avait été anobli à la demande des États de Roussillon, en un mot n'avait jamais cesse d'être en contact avec ses compatriotes. Par extension il a peint beaucoup de personnages habitant dans le voisinage du Roussillon, à Montpellier, Nimes, Narbonne et dans tout le bas Languedoc. II a peint egalement beaucoup de personnages de Normandie, surtout de Rouen ; c'est que sa femme Elisabeth de Gouy était d'une famille rouennaise ; ses parents et ses amis ne manquaient