pas de s'adresser à son mari quand ils voulaienit faire faire leur portrait. Du reste c'est dans la France entière que Rigaud a pris ses modèles, aussi bien en Provence qu'en Flandre et en Bretagne, à Saint-Malo qu'à Lyon, à Aix, à Macon et a Cambrai.
Le prix des tableaux de Rigaud
Le prix que Rigaud exigeait pour les portraits qu'il peignait a naturellement suivi une progression ascendante à mesure que sa réputation se propageait en Europe.
Au début ces prix étaient des plus modestes ; une tête 11 livres, un buste suivant ses dimensions de 22 a 33 livres, un personnage à mi-corps ou assis de 44 a 88 livres. On constate que Rigaud n'a pas un prix immuable, mais qu'il proportionne celui qu'il demande à l'importance qu'avait dans le monde le personnage représente ; en 1682 il fait payer 130 livres le portrait du président Molé, c'est-a-dire un tiers de plus que ses portraits ordinaires.
En 1683 une hausse sensible se produit déjà dans son tarif, c'est 50, 66, 77, 100 et 120 livres que ses portraits se paient ; une fois lancé il ne s'arrête plus. En 1684 les portraits de Michel Le Tellier et de sa femme sont cotés 220 livres ; en 1685 le moindre portrait coute 66 livres et le plus cher 330.
En 1688 les princes commencent à s'adresser à lui et à payer royalement ; le duc d'0rléans 540 livres, son fils le duc de Chartres 500, le duc de Bourbon 690. En 1691 son moindre prix est de 100 livres et le plus élevé de 470.
Devenu peintre de la cour, touchant 26.000 livres pour les grands portraits d'apparat de Louis XIV et de Philippe V, Rigaud à partir de 1697 ne met plus aucune borne à son avidité. Saint Simon conte qu'il exigea pour consentir à peindre de mémoire le portrait de l'abbé de Rancé 3.000 livres et voulut en outre être défrayé de tout très luxueusement