L’atelier de Rigaud
A partir de 1682 on demande à Rigaud des répétitions ou des copies des portraits qu'il peint, pour des parents ou amis des modèles ou pour des collectionneurs auxquels ils ont plu et qui désirent en enrichir leurs galeries. Tant qu'il n'est pas surchargé de travail il les fait lui-même, mais quand il en arrive à peindre près de quarante portraits chaque année, il est obligé de demander aide et secours à des mains étrangères.
Les peintres qui travaillent pour lui sont de deux sortes.
Les uns sont des spécialistes, des peintres de fleurs comme Hulliot, Blain de Fontenay ou Monnoyer dit Baptiste, qui peignent les bouquets que les dames tiennent à la main, les fleurs qu'elles cueillent ou qui garnissent les corbeilles qu'elles portent ; des peintres de batailles, tels que Parrocel, qui ornent les fonds des portraits des hommes de guerre de charges de cavalerie ou de batailles navales ; des peintres de paysage comme Desportes, des peintres de draperies ou d'architecture.
Parrocel est payé, en 1696, 70 livres pour six fonds qu'il peint dans autant de portraits et c'est à lui que Rigaud s'adresse presque toujours pour ce genre de travaux. Desportes est payé, en 1712, 24 livres pour le fond de paysage du portrait de Mme Pécoil ; Hulliot peint, en 1699, moyennant 36 livres, les fleurs qui paraissent dans les portraits des Mesdames Colbert et Croissy, Passerat et d'Hozier.
D'autres peintres travaillaient au contraire constamment dans l'atelier de Rigaud. Quelques-uns, comme Tournières et Nattier, ont acquis de la réputation ; d'autres demeurent inconnus, tels Monmorcncy, Verly, Leclerc et Melingue, font des copies auxquelles le maître donne le dernier coup de pinceau et surtout ébauchent les portraits originaux que Rigaud reprendra en face de son modèle.
Quelques-uns de ces collaborateurs de Rigaud, tel Jean