Car ſi ie veux raconter
De ton grand Buillon l’hiſtoire,
Qui peut les Turcs ſurmonter
Par vne heureuſe victoire :
Ou la fameuſe memoire
De ſes freres, ou les Rois
Tes ayeux, dont la Sicile
A leur obeyr docile
Eſcouta les fainctes lois :
Leur nom qui le temps ſurmonte,
Te feroit ſeul immortel :
Mais ta vertueuſe honte
Rougiroit d’vn honneur tel.
Ie te veux faire vn autel,
Où maugré l’an qui tout mange,
Ton propre loz ie peindray,
D’vne encre qui ne ſe change :
Et là ce vœu ie prendray,
Qui au pelerin eſtrange
Racontera ta louange,
Et la vertu qui reluit
Par les ans de ta ieuneſſe,
Comme l’or ſur la richeſſe,
Ou la Lune par la nuit.
Tout l’honneur qui ſeul en France
Du ſein des Dieux s’eſcoula,
Pour illuſtrer ton enfance
Deſſus ton front s’en-vola,
Et depuis s’eſt planté là.
Donques Prelat de bon-heur,