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Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/87

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DES ODES.

Si bien les corps qui ſont las,
Comme la loüange douce
Nous ſoulage, que du pouce
Faiſons ſur le luth courir,
Par qui les playes de l’ame
( Lors qu’vn deſplaiſir l’entame)
Nous oignons pour la guerir.

Antiſtro.

Certes ma chanſon ſucrée,
Qui les grands Princes recrée,
Pourra ton front dérider
Apres ta peine publique,
Où ta faconde s’applique
Pour la ieuneſſe guider.
O mon Daurat, ton ſçauoir
Par ce ſiecle nous fait voir
Que tu briſes l’Ignorance,
Renommé parmy la France
Comme vn oracle des Dieux,
Pour deſnouer aux plus ſages
Les plus ennouez paſſages
Des liures laborieux.

Epode.

Tant d’ames ne courent pas
Apres Alcee là bas,
Quand hautement il accorde
Les guerres deſſus ſa corde,
Comme ta douce merueille
Emmoncelle par milliers
Vn grand peuple d’eſcoliers
Que tu tires par l’oreille.