Page:Ronsard - Les Amours, 1553.djvu/130

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Quand elle vit la Nymfe que j'adore
Tresser son chef, dont l'or qui jaunissoit,
Le crespe honneur du sien esblouissoit,
Voire elle mesme & tout le ciel encore.

Lors ses cheveus, vergogneuse arracha,
Si qu'en pleurant sa face elle cacha,
Tant la beauté des beautés lui ennuie :

Et ses soupirs parmi l'aer se suivans,
Trois jours entiers enfanterent des vens
Sa honte un feu, & ses yeus une pluie.

Mÿkf‍in

Def‍i: chelem.) O\u_clque fois,f‍in‘ le point du iour , li dame s'était mifc a la fcnef‍lre,étir encore tout: eche- uelée. Auint que le tans ,qui auparanât étoit cler 8: fe- rainfoudainement ('e changcmellement qu’il fçprita venrem cclaujer, a pleuuoir. Le Poète dit ,quc ce fut l’Aurore, qui voiant les choucas de Caf‍l'andre efh’e plus beau: âne les f‍ieumn eut honte, 8c dépit . Telle- ment, que efq rougeurfuren: engendrés les echirs: des foupirs, qu‘elle en getta, niquirent les vens = 8c la pleu mqq‘eu: en; repanärf‍iuenr œuf: de la pluie.


Aveques moi pleurer vous devriés bien
Tertres bessons, pour la facheuse absence
De cette la, qui fut par sa presence
Vôtre Soleil, ainçois qui fut le mien.

Las ! de quels maus, Amour, & de combien
Une beauté ma peine recompense !
Quand plein de honte a toute heure je pense,
Qu’en un moment j’ai perdu tout mon bien.