Page:Ronsard - Les Amours, 1553.djvu/301

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ODES.

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LES ILES PORT VNEES.

A Marc Antoine de Muret.

P Vis cjiCEnyon d'vne effroiable trope Pies contremont bonleuerfe l’Europe, la panure Europe, £r que l'horrible Mars , Le fan g chrétien répand de toutes pars:

Or ' mutinant contre fi l' yTlemagne,

Or' o p po faut a la F rance l' Espagne, j oi eus de meurtre, or' le fudart F rançois ^ l' Italie, or' l' Ecojfe a l’^Cnglots:

Peuple chétif, qui fis forces haftrde Contre foi-mefene,Cr qui, fit, ne prent garde, guc ce grand Turc, helas,ne faudra pas Bien tôt apres de talonner fis pas,

Le fi parant, comme vne outfe cruelle De cent chameaus fepare la querelle:

Et, qui pis cït,pnis que les bons eîpris Montrés an dot, fans faneur er fans pris (Quelque prefintque les Mu fs leur donnent) Comme coquins de pauureté jrijfonnent:

Puis que l'honneur, cr puis que l'amitié,

Puis que la honte, Cr puis que la pitié, puis que le bien forcé de la malice.

Puis que lafoijCT puis quelaiujlice Ont dédaigné ce monde vicieus :

puis que Ion voit tant de foudre s dus cieus En tans fer am, puis que tant de comètes.