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Page:Ronsard - Les Amours, 1553.djvu/80

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estre arrivé aus enfers, il se vint plaindre a Pluton, disant que sa femme ne tenoit conte de mettre son cors en terre: & fit tant par ses parolles que Pluton lui donna congé de sortir & revenir encor' au monde, pour tencer & punir sa femme, de cette negligence. Depuis qu’il fut une fois sorti, il n’i vouloit plus retourner, jusqu’a ce que Mercure vint qui l’i ramena par force. Pour punition de cette tromperie, il fut condanné a porter une grosse pierre au plus haut d’une montaigne. Mais lors qu’il est presque parvenu au sommet , la pierre retombe en bas: tellement que par ce moien sa peine est infinie. Ainsi le recite Demetrie sur les Olympies de Pindare. Le commentaire sur le sisiême de l’Iliade le recite encor autrement: mais je n’auroi jamais fait, si je vouloi’ tout poursuivre. L'oscur de mon destin.) Ma condition, qui pour cette heure est basse & oscure. Au sort meilleur des princes de l'Asie.) Qui est le plus fertile, & le plus riche pais du monde. Ainsi Horace voulant dire, qu’il avoit esté quelque fois fort heureus, dit, qu’il a esté plus heureus que le roi des Perses,
Persarum vigui rege beatior.
Un demi -dieu me feroit son baiser.) Cette fin est prise d’un epigramme Grec de Rufin,
Ομματ' ἔχεις Ηρης, Nελίτη, τὰς χεῖρας Αθήνης,
Τοὺς μαστοὺς Παφίης, τὰ σφυρὰ τῆς Θέτιδος.
Εὐδαίμων ὁ βλέπων σε, τρισόλβιος ὅς τις ἀκούει.
Ημίθεος δ' ὁ φιλῶν, ἀθάνατος δ' ὁ συνών.
L’epigrame entier a esté tourné par Baïf au premier livre des Amours.


Amour me tue, & si je ne veus dire
Le plaisant mal que ce m’est de mourir :
Tant j’ai grand peur, qu’on veuille secourir
Le mal, par qui doucement je soupire