Page:Rosny - Le Termite, 1890.djvu/77

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La plume tomba, Servaise s’accorda le farniente. Presque immédiatement l’être intime bouillonna, un pêle-mêle de chapitres, un grondement de torrent, tout ce qu’il écrirait « plus tard ». Il en sourit, ironique, sans que l’élan cessât, sans que la marée des phrases s’interrompît dans son crâne bavard d’écrivain.

Des minutes ivres coulèrent, un crescendo, tous les cuivres de l’orchestre. Enfin la pensée dévia, le monologue créateur céda au poème passionnel, au culte de Riquet à la Houppe, un fleuve d’amour monta par les sécheresses littéraires, une imbibition de la peau, des délices analogues à celles qui suivent les pluies de mai quand les forêts ruissellent et projettent leurs aromates sur les plaines.

— Ah ! la cahute, l’île, les cataclysmes, toute la naïve iliade des passions, tout ce qui éloigne des hommes et des codes.

Une gravure rousse, à la muraille, fixa l’utopie de Noël ; au-dessus d’eaux antiques,