Page:Rosny aîné – Daniel Valgraive, 1891.djvu/143

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contre la muraille, que toute sa longue et si sincère affection pour Vareilh qui fut « matériellement » blessée en quelque sorte, qui saigna, se déchira, palpita, ah ! si mortellement :

— Peut-être il souhaiterait, malgré lui…, ma…

Sa mort ! Ah ! non, Hugues ! jamais… Et pourtant !

Tout à coup des larmes jaillirent. Daniel se rejeta sur le sopha. Il se sentit spirituellement tout nu devant la férocité du Destin. Des profondeurs de sa fibre, des abîmes lointains de la conscience, sa personnalité se leva comme une multitude et se plaignit à la Loi confuse de l’Univers. Il monta de lui des êtres inconnus à lui-même, je ne sais quels ascendants obscurément symbolisés, je ne sais quelles âmes antiques ou jeunes, vives