Page:Rosny aîné – La Tentatrice, 1897.djvu/40

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sculpteur éternel, l’approche d’une nouvelle saison humaine, — la jeune fille jaillissante. L’œil bleu avait une lueur plus assurée. C’était une lampe où déjà pouvait brûler la passion. La sylphide n’avait plus l’indécision des formes ; ses cheveux ne roulaient plus en masse désordonnée ; sa familiarité était plus retenue. C’était une ferme et belle magicienne ; l’âpre amour pouvait frémir à son beau cou provocant, à la ligne fière de sa hanche. Mais entre elle et moi s’étendait l’habitude : l’étincelle seule, le grand déchirement de l’éclair devait me forcer à voir la créature adorable.