Page:Rosny aîné – La Tentatrice, 1897.djvu/85

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Au bout de quelques minutes, Mary rouvrit les yeux, me regarda avec surprise. Un peu de couleur lui revint. Elle sourit mélancoliquement.

— Ce n’est rien, lui dis-je.

Elle continuait à me regarder, et l’on ne saurait rien imaginer de plus touchant que la vie qui revenait habiter ces beaux yeux bleus.

Mais avec la vie, une amertume intense, un désespoir farouche naquirent. Et telle était alors la clarté d’expression de son visage qu’il semblait qu’elle me parlât à haute voix. Et je répondis, je ne pus m’empêcher de répondre :

— Laissez-moi vous supplier, Mary, d’avoir quelques