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Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/12

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Et le silence fut tragique.

Il ne dura pas même une minute. Deux nouveaux coups de feu crépitèrent ; le cocher visa dans la direction d’où les détonations étaient parties et tira trois fois, au jugé. Un rires s’éleva, souligné d’une fusillade. Atteint à la poitrine Marcel tira spasmodiquement deux des balles qui lui restaient et qui se perdirent dans le feuillage. Puis, il croula de son siège et poussa son cri d’agonie.

Une horreur innommable glaçait Francisca. La mort était ]à, la mort de la bête sous la griffe du vainqueur, la mort des temps féroces.

Toute force sociale était abolie : la jeune femme, puissante par la beauté, par la richesse, par la discipline traditionnelle, devenait une petite chose faible, misérable et abandonnée. Elle connut la peur brusque qui arrête le sang et paralyse chaque muscle. Mais Francisca appartenait à une race dure. Elle fut vite prête au pire. Toutefois, que faire ? Elle n’avait point d’armes ; son intervention ne servirait qu’à sa perte. Sa seule chance, si Marcel ne réus-