Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/155

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mètres du drille qui attendait, Michel et Martial parlèrent aux bêtes ; elles divergèrent et s’en furent reprendre la piste.

Puis Martial marcha vers l’homme. Celui-ci n’avait pas bougé… Dès qu’il eut compris la tactique des poursuivants, il esquissa un mouvement offensif, puis il battit en retraite. Martial le suivait en batteur d’estrade, avec une vitesse réglée sur la vitesse de la fuite. Il gagnait du terrain, mais lentement. À mesure que la distance décroissait, il lui semblait reconnaître la silhouette. Ce n’était pas une silhouette familière ; à coup sûr, il ne l’avait pas aperçue depuis de longues années.

— Est-ce que je ne l’ai pas vu dans le temps ? grommela Martial. Alors, ce serait Martin. Un braconnier qui savait se servir de son fusil.

L’homme portait une carabine en bandoulière. Quand il eut dépassé le mamelon, il coupa vers l’ouest ; il parut bientôt évident qu’il reprenait le chemin de la Tourbière, mais presque à l’opposite de la Corne.

Martial accéléra son allure en cessant de