Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/156

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suivre le fugitif en ligne droite. Au bout de dix minutes, le rôdeur avait sans doute réussi sa manœuvre, car l’homme s’arrêta de nouveau et, lentement, détacha sa carabine.

— C’est bien Martin ! s’affirma le poursuivant…

Dans la lueur lunaire, il apercevait distinctement un visage large, couvert d’un poil sombre, mais il discernait mal le ricanement maniaque qui retroussait la lèvre.

Martin venait d’épauler.

— À trois cent mètres, au clair de lune, ce serait un joli coup ! fit Martial.

La détonation éclata, au moment précis où le rôdeur se laissait couler dans un pli du terrain. Il rampa parmi les fougères jusqu’à ce qu’il fût au bas d’une faible éminence, qu’il contourna. Et il revit Martin, à la même place, qui scrutait attentivement le site. Le drille n’aperçut le rôdeur que lorsque celui-ci eut atteint une petite mare que bordaient des saules et une oseraie. En se glissant parmi les végétaux, Martial gagna cent toises. Mais, pendant