Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/158

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— Pourquoi que tu te mêles de mes affaires ? cria encore Martin. T’est pas un bourgeois !

— Je suis pire ! riposta Martial.

Le bandit avait insensiblement remonté la main qui tenait la carabine ; il épaula d’un geste rapide :

— Coucou ! ricana Martial, déjà recroquevillé à l’ombre de sa pierre.

Martin se garda bien de gaspiller ses cartouches. L’errant éjaculait :

— Si c’est tout ce que tu as dans ton sac, tu peux préparer tes guibolles.

Il y eut une longue pause. Martin avait disparu dans la broussaille, Martial veillait, son arme prête et, par intermittences, scrutait le paysage. Il examinait aussi une nue fine qui se dirigeait vers la lune.

À la fin, il tira de sa poche un sachet de couleur bise, qui servait à divers usages et se mit à le remplir d’herbes et de lichen barbu. Ensuite, ôtant son chapeau, il le fixa sur le sachet bourré. Très lentement, il poussa le tout vers la