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Page:Rosny aîné - La Femme disparue, 1927.djvu/252

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redoutables où naguère Francisca de Escalante fuyait devant ses assassins. L’heure sonna poussive au clocher des Saints Michel et Nicolas, éclatante et fraîche à la tour des Éperviers. Les ombres étaient longues et s’étalaient démesurément à l’orient des collines ; une grâce voluptueuse, s’épandant sur les herbes et sur les feuillages, faisait songer aux vers troublants du poète :


Et c’est toi qui, rythmant les divines étoiles
Fais tressaillir d’amour le cœur de l’Univers.


Ils étaient trois sur la terrasse : Francisca, Michel et Simone. On voyait, à l’orée du parc, une petite fille, dont les cheveux retombaient en toison noire sur les épaules et que surveillait une femme bistre, au profil de Maugrabine.

Francisca rêvait avec langueur. L’oubli était en elle, l’oubli divin sans quoi la vie n’aurait pu persister parmi ceux que l’aède appelle « les hommes à la voix articulée ». Elle se souvenait bien de sa course à travers les pénom-